Le nouveau président du Nigéria veut lutter contre les coups d’Etat en Afrique de l’ouest.
Choisi par ses pairs pour diriger la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéo) à partir de 2024, le nouveau chef de l’Etat nigérian, Bola Tinubu, n’entend pas se lier d’amitié avec les dirigeants putschistes de la région ou les militaires qui auraient un tel projet dans leur pays. S’exprimant lors de la soixante-troisième session ordinaire des chefs d’Etat de l’organisation, tenue dimanche 9 juillet à Bissau, il a pris partie pour la démocratie qui est « la meilleure forme de gouvernement », même si elle est « très difficile à gérer ».
« Nous en avons besoin pour être un exemple pour le reste de l’Afrique et du monde. Nous ne permettrons pas qu’il y ait coup d’Etat après coup d’Etat en Afrique de l’Ouest », a déclaré le successeur du Bissau-Guinéen Umaro Sissoco Embalo, un poste qu’il vient occuper deux mois après son élection à la tête de la plus grande économie d’Afrique en remplacement de Muhammadu Buhari, son prédécesseur qui a effectué ses deux mandats constitutionnels.
Toutefois, depuis 2020, trois pays membres de l’organisation régionale, en l’occurrence le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, ont subi cinq coups d’Etat. Si de nouvelles sanctions n’ont pas été prononcées contre ces pays à l’issue du sommet de Bissau, la Cédéao appelle toutefois les trois juntes à respecter les délais convenus en vue de remettre le pouvoir entre leurs mains à des dirigeants civils.
A la veille du sommet des chefs d’Etat, samedi 8 juillet, une décision majeure a été prise en faveur du Mali par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Elle a décidé de lever la suspension de ce pays de ses organes et institutions.
Dirigé depuis août 2020 par des militaires sous la coupe du colonel Assimi Goita, le Mali fait face à une crise sécuritaire profonde sur fond de luttes face à des groupes jihadistes qui se sont emparés d’une grande partie du territoire. Les autorités militaires ont organisé le 18 juin dernier un référendum pour réviser la Constitution, première étape avant l’organisation de l’élection présidentielle prévue, selon le chronogramme, dans le premier trimestre de 2024.
ODL/ac/APA