Près de 130.000 producteurs répertoriés devraient bénéficier de ce fonds octroyé par l’Etat ivoirien, a indiqué ce mardi 27 juin 2023, Michel Koblavi-Dibi, le président de la Fédération des OPA de producteurs de la filière hévéa de Côte d’Ivoire (FPH-CI).
Michel Koblavi-Dibi s’exprimait en marge d’une Assemblée générale ordinaire de la faîtière, à Abidjan. Selon le président du Conseil d’administration de la FPH-CI, le fonds sera « distribué à partir du mois de juillet 2023 aux 129.977 producteurs qui ont été enregistrés dans la période Covid-19, 2019-2021 ».
« Nous avons choisi un opérateur technique qui va s’en charger. Il est question aujourd’hui de vérifier la liste des 129.977 bénéficiaires, (notamment) l’exactitude des informations, la véracité des numéros de téléphone et savoir s’ils sont toujours valables puisqu’il y a deux ans » que cela a été constitué, a-t-il dit.
« Il ne faudrait pas qu’on envoie des fonds à des personnes qui ne sont pas concernées. Donc, cela va prendre 15 jours à un mois pour la vérification, mais une fois que ça sera fait, en deux ou trois jours, les fonds Covid-19 seront distribués », a-t-il rassuré.
Le PCA de la FPH-CI renseignera que chaque producteur percevra « entre 35.000 et 37.000 Fcfa », ajoutant qu’au départ, l’Etat avait promis 24 milliards de Fcfa, mais a finalement décidé de remettre 5 milliards Fcfa à la filière, au regard de ses contraintes et « nous nous en contentons ».
Il rappellera que des comités, mis en place, avaient travaillé et le président de l’Association des professionnels du caoutchouc naturel de Côte d’ivoire (APROMAC) d’alors, devrait valider les résultats avant le décaissement du Fonds Covid-19 « mais ça ne s’est jamais fait ».
La précédente équipe de l’APROMAC avait « une autre vision, qui était de prendre ces fonds Covid-19 pour améliorer les routes des plantations, créer de nouvelles pépinières et des écoles de saigneurs pour que cela soit ressenti dans toute la filière hévéicole », a-t-il souligné.
Les producteurs, consultés sur cette disposition, ont demandé le partage des fonds Covid-19 accordés par le gouvernement pour aider les producteurs éprouvés lors de la crise sanitaire qui a, par ailleurs, impacté l’économie du pays.
Chaque année, la fédération tient, selon les dispositions réglementaires, une Assemblée générale ordinaire pour présenter les comptes de l’association. Le budget mis à disposition au cours de l’année 2022 par l’Apromac est de 1,547 milliards Fcfa.
Selon l’état financier de l’organisation, 576.940.346 Fcfa restent à être reversés à la Fédération par l’APROMAC en 2022 contre 282.287.272 Fcfa en 2021, soit un total de 859.227.618 Fcfa. Le budget 2023, lui, s’élève à 2,8 milliards Fcfa.
« Les années 2021 et 2022 n’ont pas été faciles, parce qu’on avait du mal à avoir le budget », issu du prélèvement sur chaque Kg de caoutchouc vendu, lequel fonds est réparti par l’APROMAC vers les différents collèges de producteurs, a-t-il poursuivi.
« Je pense qu’on est en train de rentrer dans une période où on s’entend parfaitement », a-t-il confié. Les prix les plus élevés ont été payés aux producteurs pendant l’année 2022, des montants se situant entre 300 francs CFA et 373 francs CFA en dehors du mois de décembre.
La Côte d’Ivoire se classe au 1er rang africain avec environ 78% de la production sur le continent. Le verger ivoirien occupe près de 722000 ha de plantations villageoises. Les plantations en saignée (plantations villageoises et industrielles) sont évaluées à près de 750.000 ha avec un effectif de producteurs de plus de 165 000.
Le pays est devenu le 3ème producteur mondial de caoutchouc naturel, passant en dix ans de 170 000 à 1 300 000 tonnes de caoutchouc sec, soit 1 800 000 tonnes de caoutchouc humide, derrière la Thaïlande et l’Indonésie.
AP/APA