La croissance en Afrique subsaharienne (ASS) a continué à décélérer cette année en raison des vents contraires extérieurs, de l’inflation persistante, des coûts d’emprunt plus élevés et de l’insécurité accrue qui pèsent sur l’activité, a déclaré la Banque mondiale dans un dernier rapport.
Le rapport Global Economic Prospects, publié mercredi, prévoit que la croissance de la région devrait ralentir de 3,7% en 2022 à 3,2% en 2023.
Il s’agit d’une baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier de la Banque mondiale, bien que celle-ci s’attende encore à une amélioration modérée à 3,9% l’année prochaine.
De nombreuses économies de la région doivent encore faire face aux répercussions de la pandémie et aux chocs climatiques, et le coût élevé de la vie tempère la croissance de la consommation.
Le rapport indique que la marge de manœuvre budgétaire s’est encore réduite, tandis que l’augmentation des factures d’importation et du fardeau de la dette a accru les besoins de financement.
« Ces vulnérabilités intérieures élevées, associées à des conditions financières mondiales tendues et à une croissance mondiale faible, devraient maintenir les reprises à un niveau faible au cours de la période de prévision », prévoit le rapport.
La matérialisation de ces risques aurait pour effet non seulement de freiner la croissance, mais aussi d’exacerber la pauvreté et de limiter la capacité de nombreux pays à renforcer leur résilience au changement climatique, prévient le rapport.
Le revenu par habitant en Afrique subsaharienne devrait également augmenter de moins de 1% par an en moyenne au cours de la période de prévision.
Dans plus d’un cinquième des économies de la région, la croissance moyenne du revenu par habitant en 2023-24 ne devrait pas dépasser 0,5% et elle sera négative dans plus d’un dixième des économies, selon la Banque mondiale.
« Les perspectives de réduction de la pauvreté dans la région restent donc sombres », indique le rapport, avec près de 40% de la population de l’Afrique subsaharienne vivant dans des pays où le revenu par habitant sera plus faible l’année prochaine qu’en 2019.
Ce faible rythme de croissance des revenus, qui est également le cas dans les marchés émergents et les économies en développement à travers le monde, renforcera l’extrême pauvreté dans de nombreux pays à faible
revenu, selon le dernier rapport de la Banque mondiale.
« De nombreuses économies en développement luttent pour faire face à une croissance faible, à une inflation toujours élevée et à des niveaux d’endettement record. Pourtant, de nouveaux risques, telle que la possibilité de retombées plus étendues de nouvelles tensions financières dans les économies avancées, pourraient encore aggraver leur situation », a déclaré Ayhan Kose, économiste en chef adjoint du Groupe de la Banque mondiale.
« Les décideurs politiques de ces économies devraient agir rapidement pour prévenir la contagion financière et réduire les vulnérabilités nationales à court terme », a-t-il ajouté.
Le risque croissant de tensions financières dans les marchés émergents et les économies en développement entraîne déjà un fort ralentissement de la croissance mondiale. La croissance mondiale devrait passer de 3,1% en 2022 à 2,1% en 2023.
MG/abj/fss/APA