Dans son analyse annuelle récemment rendue publique, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a indiqué que le Mali est la 7e crise de déplacement la plus négligée au monde. Ainsi, alors qu’il était classé 6e comparativement à 2021.
Cela fait 7 ans que le Conseil norvégien pour les Réfugiés (NRC) publie chaque année son rapport sur les 10 crises de déplacement les plus négligées dans le monde. La particularité de ces crises, c’est qu’elles affectent non seulement des millions de personnes, mais aussi et surtout elles sont très peu médiatisées, attirent moins de financement et leur gestion manque d’initiatives politiques et diplomatiques internationales.
Dans le rapport de cette année, cinquième du genre, le Mali est toujours classé parmi les 10 pays dont les crises sont peu prises en compte. Bien que le pays ait reculé d’une place, l’instabilité politique, la violence croissante, les déplacements importants et une crise alimentaire sans précédent en 2022 le maintiennent dans cette liste. A ces situations s’ajoutent les coupes dans le financement de l’aide humanitaire et du développement qui ont maintenu la trajectoire du pays en tant que crise négligée.
Le document de NRC indique également que les affrontements entre groupes armés non étatiques dans les régions septentrionales de Gao et Ménaka ont une fois de plus déraciné des personnes, aggravant une situation humanitaire déjà désastreuse. « À la fin de l’année 2022, 412 000 personnes avaient été déplacées au Mali, dont près de 40 % dans les régions du nord », précise le document.
Aussi, la mobilisation autour de la réponse humanitaire est restée faible, avec seulement 40 % des fonds requis pour les 7,5 millions de Maliens qui étaient dans le besoin en 2022. Il est aussi relevé la faible couverture médiatique de la crise humanitaire, au profit des aspects politiques et militaires, ainsi que le peu d’intérêt des dirigeants mondiaux pour les questions humanitaires dans le pays.
La note souligne aussi qu’« avec le retrait des fonds de développement français du Mali et la décision subséquente du gouvernement malien de suspendre le financement humanitaire français à la fin de l’année dernière, la réponse humanitaire, déjà limitée, risque de se réduire ».
Pour le NRC, les projections pour 2023 sont déjà inquiétantes alors que le nombre de Maliens dans le besoin a augmenté de 17 % pour atteindre 8,8 millions de personnes.
L’ONG a déploré une inégalité de traitement par la communauté internationale de certaines crises comparé au soutien apporté à l’Ukraine.
MD/ac/APA