Des avocats réclament le paiement de leurs honoraires.
Malgré la présence des 11 prévenus et certaines victimes, l’audience du 5 juin ne s’est pas tenue. L’arrêt momentané de ce procès historique, censé faire la lumière sur le massacre du 28 septembre 2009 qui a fait 157 morts et de centaines de femmes violées suite à un appel à manifester de l’opposition et d’organisations de la société civile, est consécutif à l’appel au Boycott des avocats.
Depuis le 29 mai dernier, les avocats constitués dans le cadre de ce procès ont décidé de bouder les audiences pour exiger l’amélioration de leur condition de travail et le paiement de leurs honoraires conformément aux lois du pays.
Cette requête n’a pas eu gain de cause auprès du ministère de la justice, garde des Sceaux et des Droits de l’Homme. Il a indiqué que son département n’est pas en mesure de répondre favorablement aux réclamations des avocats.
Malgré la promesse faite vendredi 02 juin par l’ambassade des États-Unis de soutenir l’organisation du procès, les lignes n’ont pas bougé.
Contacté samedi 3 juin par APA, Me Lanciné Sylla, un des avocats en grève, a affirmé qu’il n’y a aucune perspective de sortie de crise.
Par conséquent, le juge Ibrahima Sory II Tounkara a décidé de repousser l’audience pour deux semaines. Les débats ne reprendront que le 19 juin.
Le capitaine Moussa Dadis Camara et son aide de camp d’alors Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et plusieurs autres membres de l’ancienne junte sont poursuivis pour « meurtre, assassinat, viols, pillages, incendies volontaires, vol à main armée, coups et blessures volontaires, torture, enlèvement et séquestration, violence sexuelle, attentat à la pudeur ».
Entendus dans le cadre de ce procès, ils n’ont pas endossé la responsabilité de cette tuerie de masse. Des hommes politiques qui faisaient partie des organisateurs de cette manifestation réprimée dans le sang sont également passés devant le juge Ibrahima Sory Il Tounkara pour donner leur version des faits.
ASD/ac/APA