Une mission de l’organisation onusienne a examiné, à Grand-Bassam, cité balnéaire située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, avec la partie ivoirienne, six propositions de textes de lois visant la prise en compte de certains principes des instruments internationaux, lors d’un atelier.
L’atelier qui s’est tenu durant cette semaine, a regroupé des responsables de l’Initiative pêche côtière Afrique de l’Ouest, ceux du Projet approche écosystémique des pêches (AEP-NANSEN), des organisations professionnelles de la filière et le ministère de tutelle.
Fatou Sock, la coordonnatrice du Projet Initiative pêche côtière en Afrique de l’Ouest, a fait savoir qu’il s’agit d’une mission conjointe menée avec le Programme EAF-Nansen. L’objectif global étant de booster la gouvernance de pêches, mais également d’appuyer les acteurs de la chaîne de valeur.
L’atelier a permis de faire une revue des cadres légaux et les politiques de promotion du secteur de la pêche en Côte d’Ivoire, un processus déjà engagé par le ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques.
L’Initiative pêche côtière, qui est un programme composé de cinq projets, est opérée au niveau de l’Amérique Latine, notamment au Pérou et en Equateur, ainsi qu’en Indonésie et en Afrique de l’Ouest avec la Côte d’Ivoire, le Cap Vert et le Sénégal.
La coordonnatrice du Projet Initiative pêche côtière a souligné que qu’un autre coordonné par la Banque mondiale impliquant l’engagement du secteur privé, est mis en œuvre au Cap Vert, en Indonésie, au Pérou et en Equateur.
Elle a mentionné que le Projet initiative pêche côtière Afrique de l’Ouest, retardé par la crise sanitaire de Covid-19, bénéficie d’une année d’extension avec l’appui des autorités des trois pays en vue de permettre la mise en œuvre du programme.
Mme Merete Tandstad, chargée du Projet approche écosystémique des pêches (AEP-NANSEN) à la FAO, a indiqué que le but de ce programme est l’amélioration de la sécurité alimentaire et d’assurer une gestion durable des pêches.
Son action, dira-t-elle, s’inscrit autour du triptyque de la gestion durable des pêches, la recherche et la connaissance pour appuyer des prises de décisions. Dans cet élan, « on a 32 pays partenaires parmi lesquels la Côte d’Ivoire ».
L’approche écosystémique des pêches devrait permettre à l’Etat ivoirien d’avoir un système de réglementation. Elle vise, par ailleurs, à soutenir la gestion des pêches en prenant en compte les impacts du climat et de la pollution.
Des textes régionaux recommandent à la Côte d’Ivoire de promouvoir la préservation de la biodiversité et les recherches écosystémiques mais également la protection des ressources et des écosystèmes par l’éducation et la sensibilisation et de définir un programme de recherche sur l’approche écosystémique.
Alain Kodjo, conseiller technique du ministère des Ressources animales et halieutiques, a assuré de l’amélioration des conditions sanitaires du débarcadère de Locodjro, dans l’Ouest d’Abidjan, et la poursuite des efforts pour l’atteinte du point d’achèvement de la certification dans les meilleurs délais.
« Cet atelier, axé sur le renforcement de notre arsenal juridique, constitue une opportunité pour confirmer la volonté du chef de l’Etat de favoriser la mise en place de mécanismes adéquats afin de repositionner résolument la gestion durable des ressources halieutiques », a-t-il dit.
La gestion durable des ressources halieutiques est devenue un enjeu majeur au niveau des intérêts divergents des acteurs qu’il est nécessaire de réguler et garantir la sécurité alimentaire. Dans cette optique, la FAO appuie l’Etat ivoirien à améliorer sa gouvernance et sa réglementation.
La Côte d’Ivoire a procédé à l’amélioration de son cadre juridique des pêches avec l’adoption d’une loi le 26 juillet 2016 relative à la pêche et à l’aquaculture. De nouvelles stratégies s’imposent en vue d’une meilleure cohérence avec les instruments internationaux, notamment l’AEP-Nansen et les directives visant à assurer la durabilité de la pêche artisanale, l’intégration de la dimension genre.
Plusieurs textes de base ont servi à la révision du dispositif légal dont un décret pris en 2022 sur l’organisation et le fonctionnement du Comité consultatif national des pêches, ainsi que le décret de 2021 concernant les Comités de gestion des pêcheries des eaux continentales.
Un autre cadre référent est la directive de l’Uemoa de 2014, en son article 7, qui demande aux Etats membres de l’Union de mettre en place des organes consultatifs au niveau national et local afin d’assurer la consultation des principaux acteurs.
AP/APA