Douze entreprises de transport ont été épinglées à la suite d’une audition diligentée par le Comité de veille sur les activités d’agrobusiness et assimilées du trésor public.
Ces sociétés font notamment la vente de taxis-compteurs à crédit. Suite à une campagne publicitaire, le Comité de veille sur les activités d’agrobusiness et assimilées du trésor public, a auditionné du 4 au 7 avril 2023 onze (11) sociétés sur douze détectées pour comprendre leur mode opératoire.
Les résultats des auditions ressortent qu’il s’agit de Tasnim entreprise Sarl, Arahamane Group, Gozranda Sarl, Sautoc, Ara Transport, Cordial plus transport, O’black/Myvtc, Kds Holding, International Nkl Company et Ray mobile. La 12ème société, Transtelecom, n’a pas été auditionnée car les responsables sont introuvables.
Il ressort de l’analyse de ces auditions que sur le plan économique et financier, l’activité « ventes de véhicules à crédit n’est pas une offre commerciale ordinaire, mais plutôt une offre de placement financier à moyen terme aux fins d’investissement au bénéfice des sociétés concernées ».
De ce fait, ces sociétés font du « placement financier », se détournant de leur raison sociale. En outre, l’activité de gestion de véhicules n’est pas conforme aux modèles de gestion d’actifs existants, dès lors que le chiffre d’affaires de la société concernée porte sur les recettes générées par lesdits véhicules et non sur les commissions
Par ailleurs, l’audition a révélé que tous les véhicules dans le modèle ont été immatriculés au nom de ces sociétés de transport et les Retours sur investissement (RSI) proposés sont de plus en plus importants pour attirer de nouveaux souscripteurs.
Le trésor dénonce « un contournement de la disposition réglementaire relative à la possession préalable de la carte de transporteur pour exercer le métier de transporteur ». Car, le modèle de financement de ces sociétés est assimilable à un appel public à l’épargne au sens de l’article 1er de l’instruction N°36/2009 de l’AMF-UMOA.
Le Comité de veille note des risques majeurs, entre autres, le risque de solvabilité des sociétés concernées préjudiciables aux souscripteurs et les risques liés à l’activité de transport (location des titres de transport de ces sociétés aux particuliers).
Il ressort aussi le risque de détournement des fonds en vue de les placer dans ce nouveau modèle, ce qui peut compromettre l’équilibre financier des banques (risque de contagion bancaire), ainsi que les risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Au regard de ces risques, le Comité de veille a décidé de « mettre immédiatement fin aux activités d’appel public à l’épargne au regard des risques pesant sur l’épargne des populations ». L’Autorité de régulation de transport intérieur devrait procéder dans les jours à venir à des audits dans les structures de transport concernées.
Plus de 53.000 personnes avaient souscrit en 2017 à des produits financiers de la société d’agrobusiness Monhévéa.com pour des placements évalués à 101,64 milliards de F CFA. Le gouvernement avait mis fin aux opérations pour non-conformité des activités de ces sociétés à la raison sociale.
AP/APA