Le mandat de la MINUSMA est censé être renouvelé dans un mois.
Les autorités maliennes ont rejeté, samedi 13 mai, le rapport de l’ONU accusant l’armée et des « personnels militaires étrangers » d’avoir exécuté au moins 500 personnes lors d’une opération à Moura, une localité de la région de Mopti, au centre du pays, en mars 2022.
Selon Bamako, ce « rapport est biaisé » et repose sur un « récit fictif ». Avant d’affirmer que la justice militaire a ouvert une enquête à la suite des événements de Moura.
Les autorités ont réitéré qu’« aucun ressortissant civil de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire ». A en croire le porte-parole du gouvernement malien « Parmi les morts, il n’y avait que des combattants terroristes ».
Par ailleurs, le gouvernement a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « espionnage, atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat et complot militaire » contre la mission d’établissement des faits de l’ONU accusé d’avoir « utilisé des satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images sans autorisation et à l’insu des autorités maliennes ».
Pour les autorités maliennes, cette opération militaire a été « salutaire pour les populations locales permettant de désorganiser durablement » la Katiba Macina et « ses sponsors étatiques étrangers ».
Toutefois, « le gouvernement de transition avait mis en garde contre l’instrumentalisation de la MINUSMA et des Droits de l’Homme dans le dessein de briser la dynamique de la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Mali et de s’opposer aux choix stratégiques du Mali ».
Aussi, les autorités maliennes estiment que la publication de ce rapport vise à discréditer leurs efforts allant dans le sens d’organiser le référendum constitutionnel, le 18 juin prochain. Elles n’ont pas non plus manqué de lier ce rapport au « refus » du Conseil de sécurité de l’ONU de tenir « une réunion spéciale » sur la plainte introduite par le Mali « pour présenter des preuves de la duplicité » française.
Dans son rapport sur les événements de Moura qui se sont déroulés du 27 au 31 mars 2022, l’ONU a indiqué que certains agissements de l’armée malienne pourraient constituer « des crimes de guerre » et « des crimes contre l’humanité ».
MD/ac/APA