A travers ce financement, la Banque africaine de développement (Bad) espère un « démarrage rapide » du projet qui cible les ménages à revenus faibles et intermédiaires dans la capitale togolaise.
Au Togo, le projet de construction de 20.000 logements à coût abordable est toujours en gestation. Face à ce retard, la Banque africaine de développement (Bad) a décidé le 26 avril dernier de débloquer une enveloppe de plus de 5,13 millions de dollars, soit un peu plus de trois milliards de francs CFA, pour les études de faisabilité en vue d’une accélération rapide des travaux pour permettre aux « ménages à revenus faibles et intermédiaires » d’accéder « à la propriété d’un logement décent ».
« L’opération de la banque concerne l’ensemble du territoire togolais. Toutefois, la banlieue de Kpomé, près de Lomé qui concentre plus de la moitié de la demande de logements à coûts abordables, sera le site pilote. La ville de Lomé concentre l’essentiel des activités administratives, économiques, sociales et culturelles du Togo et abrite 23 % de la population totale du pays », explique la banque panafricaine dans un communiqué reçu samedi à APA, précisant que le coût total du projet est de 6,07 millions de dollars américains.
« C’est un addendum (financement supplémentaire) qui ne modifie pas le montant total de la participation du Groupe de la Banque africaine de développement qui s’élève à 5,13 millions de dollars. Il diminue le montant du prêt qui est désormais de 4,91 millions de dollars tout en octroyant un don de 218.327,31 dollars qui n’était pas prévu dans le rapport d’évaluation du projet en novembre 2022. Les ressources proviennent du Fonds africain de développement, le guichet de prêt à taux concessionnel du Groupe de la Banque africaine de développement », a-t-elle souligné avant de noter que la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) va aussi contribuer pour 600 millions de francs CFA.
Outre le volet financement des études de viabilisation du site pilote de Kpomé, les bailleurs ont pour objectif « de faciliter la structuration » du projet « au plan juridique et institutionnel » pour un démarrage rapide de ce projet qui va « améliorer les conditions de vie » de milliers de Togolais.
« Impact direct et positif »
A terme, ces logements auront « un impact direct et positif sur les déterminants sociaux de la vie des gens, notamment l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, aux soins de santé, à la nourriture et aux opportunités économiques. L’intervention permettra également de créer les conditions pour la mise en place d’une structure urbaine métropolitaine et surtout le rééquilibrage du marché foncier dans l’agglomération de Lomé », analyse la Bad, rappelant que la population togolaise était estimée, en 2020, à 7,88 millions d’habitants dont 42 % de citadins.
Cette « augmentation constante de la population » est à l’origine de nombreux défis, en particulier en milieu urbain où l’offre de logements et des autres services sociaux peine à répondre à la demande, souligne l’institution financière basée à Abidjan, en Côte d’Ivoire, selon laquelle l’accès à un logement décent est « difficile pour la plupart des togolais, et demeure un défi pour les pouvoirs publics » à cause d’un certain nombre de conditions défavorables.
« Le dynamisme habituel de l’auto-construction se maintient mais ce phénomène, combiné à la reprise de la promotion immobilière, n’a pas encore un impact suffisant pour rendre accessibles les logements pour les ménages modestes. En 2019 par exemple, le nombre de logements achevés au Togo était de 1800 unités. Comparativement, le déficit annuel supplémentaire est estimé à 15.000 unités, portant ainsi le déficit de logements décents à 500.000 unités », fait remarquer la Bad sur ce pays ouest-africain où le salaire mensuel moyen est de « 35.000 francs CFA » dans le secteur informel dont les entreprises concentrent 93% de l’économie.
ODL/ac/APA