Le célèbre journaliste et fin analyste politique sénégalais est décédé samedi 29 avril à Dakar des suites d’une longue maladie.
Figure éminente de la presse sénégalaise, Mame Less Camara est mort dans la nuit de vendredi à samedi à l’hôpital Principal de Dakar, selon ses proches. Auteur d’un brillant parcours dans des médias sénégalais (Walfadjri, Envi FM, Océan FM) et étrangers (BBC), cet homme de radio a formé des générations de journalistes qui font la fierté du continent.
« C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Mame Less Camara, journaliste, enseignant-formateur. Grand éditorialiste et chroniqueur, Mame Less a été un modèle pour des générations de journalistes. Je salue la mémoire d’un seigneur de la plume et du verbe, un homme bon, intègre et généreux. A sa famille ainsi qu’à la presse, je présente mes condoléances émues », a réagi le président de la République, Macky Sall, sur sa page Facebook.
Camara, qui a d’abord étudié la philosophie et le Droit à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar avant de passer le concours du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) dans les années 1980, s’est longuement illustré dans les luttes syndicales en dirigeant notamment le Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics).
A l’annonce de sa disparition, ses anciens étudiants et collègues ont pleuré sur différentes plateformes la perte d’un homme affable, racontant une multitude d’anecdotes sur ce journaliste-formateur émérite.
D’après les témoignages, il faisait l’unanimité pour ses hautes compétences professionnelles, son sens aigu de la déontologie et sa finesse dans l’analyse de l’actualité sénégalaise, étant régulièrement sollicité par les médias pour commenter les faits politiques.
Au-delà de sa voix radiophonique, Mame Less Camara était aussi une plume alerte à travers laquelle il produisait une chronique hebdomadaire, au milieu des années 1990, dans le quotidien sénégalais Le Matin sous le pseudonyme « Abdou Sow », des articles qui régalaient les lecteurs de ce journal aujourd’hui disparu.
En 2007 également, des candidats au baccalauréat sénégalais avaient planché pour le compte de l’épreuve de français du premier groupe, en résumé suivi de discussion, sur le discours inaugural de Mame Less Camara prononcé à l’ouverture du colloque scientifique de la Biennale des Arts et des Lettres en 1992.
Ils devaient discuter l’opinion du défunt journaliste qui considère les artistes « comme des guetteurs, des hommes de sensibilité hors du commun qui perçoivent, souvent avec une cruelle lucidité, les ruptures à venir avant que les prémices n’en soient évidentes pour les autres ».
La levée du corps est de Mame Less Camara est prévue dimanche 30 avril à l’hôpital Principal et son inhumation le même jour au cimetière musulman et dakarois de Yoff.
ODL/ac/APA