Le continent africain attire de nombreux investisseurs étrangers, Chine, USA, Émirats arabes unis et Union européenne déployant leurs stratégies en termes d’IDE.
Chine : la montée en puissance des investisseurs privés
Aujourd’hui, l’ampleur de l’investissement chinois sur le continent africain est démontrée par les chiffres. De 4,9 milliards de dollars en 2003, les IDE de Pékin ont atteint 473 milliards de dollars en 2020, d’après le cabinet de conseil Iremos.
La Chine accorde une priorité aux projets sud-africains et ouest-africains, avec 12 pays concentrant environ 70 % des investissements chinois. Il est à noter qu’aujourd’hui, les investissements réalisés sur le continent sont principalement le fait de sociétés privées, qui représentaient 75% des sommes investies en Afrique en 2020.
Présentes sur le continent depuis les années 70, les entreprises chinoises sont aujourd’hui en plein essor et comptent sur des géants tels que China Harbour Engineering Company et Weihai International. Actives dans les domaines des infrastructures, des matières premières et de l’énergie, elles font de la Chine le principal créancier du continent africain, fournissant des sommes importantes aux pays partenaires.
Emirats Arabes Unis, un nouvel acteur régional
La capitale des Émirats Arabes Unis bénéficie d’un atout géographique qui lui permet de se positionner en tant que point d’appui entre le marché africain et les investisseurs chinois précédemment évoqués. En termes de chiffres, le commerce (hors hydrocarbures) entre Dubaï et l’Afrique a connu une envolée de plus de 700 % entre 2002 et 2017. Les investissements émiriens s’étendent aujourd’hui à différents secteurs, parmi lesquels les télécommunications et l’énergie, l’entreprise Etisalat étant présente dans plusieurs pays africains de l’ouest et du nord.
C’est cependant dans le domaine des infrastructures portuaires que les EAU se distinguent sur le continent africain. Dubaï Port World gère plusieurs terminaux répartis au Sénégal, en Algérie, en Égypte, en Somalie et au Mozambique. L’importance de ces investissements permet une amélioration notable de la qualité des infrastructures des pays dans lesquels ils sont réalisés.
À travers une stratégie africaine qui se précise chaque année, les EAU ont accru leurs investissements dans l’industrie du cacao au Ghana et en Côte d’Ivoire. Les investissements émiratis en direction d’Abidjan ont atteint 1 milliard de dollars en 2020, selon la Dubai Chamber of Commerce and Industry. Ces investissements permettent la montée en puissance de l’industrie de transformation locale.
France et Union européenne, une présence historique affaiblie
Selon la CNUCED, les plus gros détenteurs d’actifs étrangers en Afrique restent les états européens, avec en tête les investisseurs du Royaume-Uni (65 milliards de dollars) et la France (60 milliards de dollars).
Afin de concurrencer les routes de la soie chinoise que l’Union Européenne a lancé l’initiative « Global Gateway » pour soutenir le développement du continent africain. 150 milliards d’euros d’investissements doivent être ainsi répartis dans plusieurs domaines : transition écologique, transition numérique, croissance durable, systèmes de santé, éducation et de la formation, infrastructures.
Etats-Unis : une ambition gouvernementale vivace
Dans le cadre de la stratégie américaine, c’est le gouvernement qui est le principal acteur contrairement à ce que l’on observe en Chine. Depuis 2021 le « Us Govt » mis en place près de 800 accords commerciaux et d’investissements dans 47 pays africains pour une valeur totale qui devrait dépasser 18 milliards de dollars.
Le forum des affaires États-Unis Afrique[1] qui s’est tenu en décembre 2022 fut l’occasion pour le gouvernement américain d’annoncer plus de 15 milliards de dollars d’engagements en matière de commerce et d’investissements. Des sommes principalement investies dans le domaine de l’énergie durable, de la santé, de l’agriculture, de la transformation numérique et des infrastructures
Le Millenium challenge Corporation[2] dédié principalement au changement climatique doit quant à lui contribuer à l’intégration économique régionale et à la stimulation du commerce africain.
Dans le cadre de la stratégie américaine, c’est le gouvernement qui est le principal acteur, contrairement à ce que l’on observe en Chine. Depuis 2021, le gouvernement américain a mis en place près de 800 accords commerciaux et d’investissements dans 47 pays africains pour une valeur totale qui devrait dépasser 18 milliards de dollars.
Le forum des affaires États-Unis-Afrique, qui s’est tenu en décembre 2022, fut l’occasion pour le gouvernement américain d’annoncer plus de 15 milliards de dollars d’engagements en matière de commerce et d’investissements. Ces sommes sont principalement investies dans les domaines de l’énergie durable, de la santé, de l’agriculture, de la transformation numérique et des infrastructures.
Quant à lui, le Millenium Challenge Corporation, dédié principalement au changement climatique, doit contribuer à l’intégration économique régionale et à la stimulation du commerce africain.
Les investissements en Afrique témoignent d’une volonté croissante des Etats de diversifier et d’étendre leur influence économique, participant ainsi activement au développement du continent africain dans divers secteurs clés. Leur importance devrait continuer à grandir dans les prochaines décennies.
CP/APA