Le nouveau chef de l’armée sénégalaise a été installé mardi 25 avril dans ses nouvelles fonctions.
Deux semaines après sa nomination, le général de corps d’armée Mbaye Cissé, 59 ans, a paradé dans ses nouveaux habits de Chef d’état-major général des armées (Cemga) du Sénégal. Au cours d’une cérémonie organisée mardi au camp Dial Diop de Dakar, l’ancien chef d’état-major particulier du président Macky Sall a pris le commandement de l’armée nationale devant une forte représentation d’officiers militaires, de diplomates et d’une délégation gouvernementale conduite par le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, qui a salué, par la nomination du nouveau Cemga, un « officier général émérite ».
Le général Cissé a promis notamment de « consacrer » toute son « énergie » à sa « mission » pour « donner corps à la volonté du chef de l’Etat de doter notre pays d’un outil de défense performant » capable de relever les « défis sécuritaires multiformes » tels que le jihadisme qui a gagné une grande partie du territoire du Mali voisin.
« Le contexte géopolitique dans le Sahel installe nos Etats au cœur d’une conflictualité diffuse nourrie d’une part par les stigmates encore visibles de la Covid-19, qui a durablement impacté les conditions économiques et sociales de notre pays ravivant ainsi les tensions sociales, et d’autre part par les bouleversements induits par la guerre russo-ukrainienne en cours, annonciatrice d’un monde en gestation aux contours encore incertains », a rappelé l’ancien directeur du Centre des hautes études de défense et de sécurité (CHEDS) de Dakar.
Un « îlot de paix » face aux menaces
C’est dans ce contexte également que le Sénégal s’apprête « à rejoindre le peloton envié » des nations productrices de gaz et de pétrole. « Ce constat nous commande de redoubler d’efforts et de vigilance pour préserver les conditions de stabilité nécessaires à la poursuite légitime de nos projets de développement », a indiqué Mbaye Cissé qui entend œuvrer « à la consolidation d’une armée prête à l’emploi par son organisation et son sens de l’anticipation ».
« J’entends réaliser la volonté des plus hautes autorités d’imprimer une transformation qualitative à nos armées par la recherche et le culte de la performance dans les domaines clés couvrant les opérations, la logistique, les ressources humaines, la condition militaire et surtout les valeurs qui fondent notre ethos de soldat », a assuré cet officier qui, d’après le ministre des Forces armées, est « familier » des « zones d’engagement opérationnelles » et s’est « très tôt illustré » dans les opérations de maintien de la paix à travers la force de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), comme au Liberia, un pays qui a connu une guerre civile entre 1990 et 2003.
Fatou Fall, première femme Général
« Il nous faut être prêt, c’est-à-dire anticiper et être en capacité d’agir. Pour cela nous devons disposer d’une ressource humaine instruite, entraînée, bien commandée et disciplinée. C’est cette exigence qui a présidé au choix stratégique du chef de l’Etat de créer des écoles de formation dans tous les corps des forces armées avec à la clé la création de l’Institut de défense du Sénégal, creuset de la formation supérieure militaire regroupant une école d’état-major, une école supérieure de guerre et un centre de documentation », a rappelé l’ancien ministre de la Justice.
Sidiki Kaba a choisi cette occasion pour informer l’assistance d’une « décision historique » prise lundi 24 avril par le président de la République de nommer au grade de médecin-général de brigade le médecin-colonel Fatou Fall, qui officie à l’hôpital militaire Principal de Dakar. « C’est la première fois depuis l’indépendance (en 1960) qu’une femme est nommée Général » au Sénégal, a-t-il précisé.
ODL/ac/APA