La communication gouvernementale, les enjeux de la ligne de crédit modulable obtenue par le Maroc et la polémique autour de l’imporation des bovins du Brésil pour approvisionner le marché national en viande rouge, sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.
+L’Economiste+, qui commente la communication gouvernementale, constate que la lettre ouverte au chef du gouvernement du Parti Progrès et Socialisme (PPS) sur la détérioration du pouvoir d’achat des citoyens suite à la flambée des prix a suscité la réaction du RNI, alors que c’est la Primature qui devait normalement répondre à ce parti d’opposition, visiblement lassé des tentatives d’interpeller en vain les ministres pour s’expliquer sur les ravages de cette situation.
Aujourd’hui, il est impératif que le gouvernement prenne le relais et que les ministres communiquent avec la presse pour donner plus d’éclairage sur les dossiers et ainsi donner plus de visibilité et de lisibilité à leurs chantiers, au lieu d’alimenter davantage les rumeurs, estime le quotidien.
La récente importation des vaches du Brésil en est le parfait exemple: suspicion, circulation de fausses photos, rumeurs dramatiques sur la santé des animaux… se sont abattues sur cette opération par manque d’explications et de vulgarisation, relève-t-il.
Or, pour traiter à la racine ces rumeurs, nées de l’absence de communication du gouvernement, il faut prendre des initiatives avec les médias en y apportant les éclairages nécessaires.
Abordant les enjeux de la la ligne de crédit modulable (LCM) d’un montant de 5 milliards de dollars approuvée par le FMI en faveur du Maroc, +Les inspirations éco+ écrit que cette manne, en grande partie conditionnée par la sortie du Royaume de la liste grise des pays ne faisant pas de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme une priorité, « est loin d’être négligeable pour la gestion des finances du pays ».
D’une durée limitée à 24 mois, en fonction de l’évolution des risques, cette LCM devrait, à proprement parler, servir de soutien pour la gestion du déficit budgétaire et donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre du programme de réformes structurelles, et ce, dans un environnement de plus en plus instable et risqué, note l’éditorialiste.
Ce qui est certain, c’est que les autorités ont la ferme intention d’utiliser cette ligne de crédit uniquement comme mesure de précaution et d’y mettre fin une fois les deux années échues, pense-t-il.
+Le Matin+ écrit que les bovins importés du Brésil pour approvisionner le marché national en viande rouge font polémique depuis quelques semaines. Des photos circulant sur internet et montrant des bêtes aux corps rabougris suscitent des interrogations chez de nombreux internautes, alors que certains vétérinaires expriment des inquiétudes quant à l’état sanitaire des bêtes importées. Mais pour l’Office de sécurité alimentaire (ONSSA) et les professionnels, cette polémique n’a pas lieu d’être. Les bovins importés sont en bonne santé et leur viande est exempte de tout ce qui peut nuire au consommateur marocain.
« Sur les réseaux sociaux, les images des bovins importés du Brésil, ou présentés comme tels, font beaucoup jaser. L’allure des bêtes tout comme les conditions de leur admission donnent lieu à beaucoup de commentaires, craintes et incompréhensions légitimes, certes, mais pas toujours fondés. L’absence d’une communication claire et précise de la part des autorités compétentes a ajouté au désarroi des consommateurs et favorisé l’apparition de beaucoup d’infox. Les fausses informations ont concerné les photos des bovins, leur prix au kilo dans le monde et leurs conditions d’élevage », commente la publication.
En ce qui concerne la véracité des photos circulant sur les réseaux sociaux où l’on voit des bovins aux corps chétifs, une source vétérinaire ayant requis l’anonymat a indiqué au quotidien que ces photos ne sont pas celles des bêtes importées. Au contraire, confirme cette source, tous les bovins importés à ce jour ont une apparence physique irréprochable, sont tous des mâles et pèsent plus de 550 kilos. Cette affirmation nous a été attestée par des photos et des vidéos que cette source nous a montrées de ces bovins logés dans une étable lazaret.
Néanmoins, poursuit le journal, ce qui peut susciter des inquiétudes, c’est bien le mode d’élevage pratiqué au Brésil. Dans ce pays, comme en Argentine et en Uruguay, également grands producteurs de viande bovine, l’utilisation massive d’hormones de croissance et d’antibiotiques, de farines animales, de céréales génétiquement modifiées (soja et maïs) est banalisée, fait remarquer cette source. Il est donc nécessaire, insiste-t-elle, de procéder à des analyses sur la viande après l’abattage pour s’assurer qu’elle est sans danger pour la santé du consommateur marocain.
HA/APA