L’Afrique devrait déployer une mobilisation innovante des ressources et accélérer le redressement économique après les multiples crises qui ont érodé deux décennies de gains de développement et augmenté la pauvreté, ont exhorté les ministres africains des Finances.
Dans une déclaration ministérielle adoptée lors de la 55e session de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, à Addis-Abeba, les ministres ont réitéré l’urgence de transformer les économies africaines et de stimuler l’industrialisation.
Ils ont souligné la nécessité d’accélérer la reprise économique en Afrique, qui risque de ne pas atteindre un grand nombre d’Objectifs de développement durable (ODD).
Notant que la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et le changement climatique entraveront les efforts de l’Afrique pour atteindre les ODD et l’Agenda 2063, les ministres ont déclaré que ces trois crises ont perturbé les marchés alimentaires et énergétiques, exacerbé l’insécurité alimentaire et provoqué des taux d’inflation élevés qui ont plongé des millions d’Africains dans la pauvreté et les difficultés économiques.
L’Afrique a besoin d’investir environ 66 milliards de dollars dans ses systèmes et infrastructures de santé, poursuit la déclaration, annonçant en outre que le financement pour combler les déficits d’infrastructure s’élève entre 137 et 177 milliards de dollars d’ici à 2025.
En outre, les ministres ont reconnu qu’il est de plus en plus improbable d’atteindre les cibles des ODD visant à éradiquer l’extrême pauvreté et à réduire les inégalités dans un délai de sept ans, conformément à l’Agenda 2030.
La pauvreté et les inégalités en Afrique poseront donc des risques élevés pour la prospérité, la paix et la sécurité, ainsi que pour le contrat social.
Les ministres ont donc reconnu la nécessité de stimuler la reprise économique et de protéger les populations vulnérables contre l’inflation galopante, qui devrait atteindre 12,4 % en Afrique en 2023.
La hausse des taux d’intérêt et le resserrement de la politique monétaire par les banques centrales pour lutter contre l’inflation ont contribué à l’aggravation de l’espace budgétaire déjà limité, selon la déclaration des ministres.
L’accord établissant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) augmentera le commerce intra-africain dans l’agroalimentaire, les services, l’industrie, l’énergie et l’exploitation minière tout en attirant les investissements transfrontaliers, ont noté les ministres dans la déclaration, appelant la CEA à soutenir le continent avec une réflexion stratégique et de nouvelles perspectives pour atteindre la prospérité d’ici 2030 et réaliser les objectifs de l’Agenda 2030 et de l’Agenda 2063.
Le secrétaire exécutif par intérim de la CEA, Antonio Pedro, en clôturant la conférence, a déclaré que pour favoriser la reprise et la transformation en Afrique, le continent devrait donner la priorité au renforcement des compétences, à l’industrialisation et à la diversification économique, au développement des infrastructures, au commerce intra-africain et au financement innovant.
« Nous avons le mandat de tenir notre promesse de prospérité partagée pour les peuples d’Afrique », a déclaré M. Pedro, ajoutant que les solutions durables doivent être développées par l’Afrique et que les partenariats et les collaborations sont la clé d’une Afrique transformée.
MG/as/lb/APA