La cité balnéaire de Grand-Bassam, située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, abrite un atelier de formation de la deuxième cohorte des professionnels vétérinaires.
Durant cinq jours, des professionnels vétérinaires du ministère des Ressources animales et halieutiques, du secteur des eaux et forêts, de l’environnement et du Centre ivoirien anti-pollution (Ciapol) seront formés en épidémiologie de terrain.
Mme Diarra née Fadiga Haida Kaly, conseillère technique du ministre des Ressources animales et halieutiques, chargée de la santé animale, de la santé publique vétérinaire et coordonnatrice du Programme ISAVET, a ouvert ce lundi 20 mars 2023 les travaux de cet atelier.
Le Programme ISAVET, financé par l’USAID et mis en œuvre par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vise à fournir aux agents en charge de la santé animale, des compétences en matière de détection des maladies et d’intervention pour sauver des vies et des moyens de subsistance.
Il a en outre pour objectif de développer chez le personnel vétérinaire de terrain, des compétences essentielles transférables afin de renforcer la préparation sur le terrain, la détection précoce et une réponse rapide et efficace aux maladies transfrontalières des animaux, aux maladies infectieuses émergentes et à la résistance aux antimicrobiens dans le cadre de l’approche « Une seule santé ».
« L’intérêt de cette formation, en épidémiologie de terrain, est de renforcer le pool des formateurs et des mentors pour mieux encadrer nos agents de terrain qui seront formés », a déclaré Mme Haida Diarra, mentionnant que cela vise surtout les vétérinaires et les paras vétérinaires.
La formation ISAVET devrait permettre également de renforcer chez les agents, la surveillance épidémiologique, les enquêtes de terrain et la riposte, les méthodes épidémiologiques, la communication sur le risque, l’éthique et le professionnalisme, ainsi que la prévention et le contrôle des maladies.
Mme Haida Diarra a appelé la FAO à soutenir davantage le ministère des Ressources animales et halieutiques sur le plan financier, ajoutant que « nous avons environ 500 agents à former pour être vraiment opérationnels sur le terrain ». Par ailleurs, les paras vétérinaires, eux, n’ont pas cette formation dans leur cursus scolaire.
Spécialiste en suivi et évaluation au Projet du Centre d’urgence pour la lutte contre les maladies transfrontalières (ECTAD), Carine Amy Dongo, la représentante du chef d’équipe ECTAD, a indiqué qu’en 2021, 21 professionnels vétérinaires ont été formés en épidémiologie de terrain, dans le cadre de la première cohorte.
Pour « l’année 2023 qui commence, nous envisageons de former une vingtaine de vétérinaires professionnels vétérinaires », a-t-elle rapporté, rappelant que « la formation va s’éteindre sur cinq jours avec une partie comprenant la formation des formateurs et une autre partie consacrée à la formation des mentors ».
Le Programme ISAVET est prévu se dérouler sur cinq ans et « à terme, on essayera de former plus d’une centaine de professionnels vétérinaires » en Côte d’Ivoire, a relevé Mme Carine Amy Dongo, spécialiste en suivi et évaluation au Projet ECTAD. Ces derniers devraient à leur tour former d’autres agents.
Selon Dr Kallo Vessaly, directeur des services vétérinaires au ministère des Ressources animales et halieutiques, cet atelier s’inscrit dans le cadre de la politique de développement des ressources animales et halieutiques, adoptée en 2022 par le gouvernement de Côte d’Ivoire.
Dans cette politique, dira-t-il, il a été mis en place « un axe stratégique important qui est l’amélioration de la santé publique vétérinaire, qui prend en compte tout ce qui est en relation avec l’animal et qui peut impacter la santé de l’homme et la sécurité alimentaire ».
Il a rappelé qu’en 2021, la grippe aviaire, en Côte d’Ivoire, a occasionné l’abattage de 600.000 volailles pour un montant de 1 milliard Fcfa décaissés par le gouvernement pour gérer cette crise, tout en faisant savoir que 60% des maladies qui touchent le monde aujourd’hui provient du monde animal.
La formation devrait permettre de renforcer les capacités des agents de premiers niveaux de contacts avec les animaux, les éleveurs, et ceux dans les abattoirs afin de pouvoir « identifier le problème, faire les prélèvements, remonter l’information et acheminer les prélèvements vers les laboratoires de recherches », a-t-il insisté.
« C’est l’ensemble de ces postes d’élevage que nous voulons former dans le cadre de ce Programme ISAVET », a poursuivi le directeur des services vétérinaires, pour qui la décision des politiques doit être fondée sur des évidences, des données sanitaires et des analyses crédibles.
Le Programme de formation ISAVET est basé sur trois piliers, notamment la formation des stagiaires qui dure quatre mois (pilier 1), la formation des formateurs qui dure une semaine (pilier 2) et la formation des mentors qui dure également une semaine (pilier 3).
AP/APA