Pour l’Ethiopie, ce barrage est nécessaire pour combler son déficit énergétique.
Addis-Abeba et Le Caire sont de nouveau à couteaux tirés au sujet d’un barrage hydroélectrique controversé que l’Éthiopie construit sur le Nil depuis 2012.
Le ministère éthiopien des Affaires étrangères a qualifié jeudi d’irresponsable une déclaration du chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Shoukry, selon laquelle son pays se réserve le droit de défendre ses intérêts sur le Nil.
Shoukry a averti que « toutes les options sont ouvertes » à l’Égypte dans sa tentative de poursuivre ses intérêts qui seraient menacés par la construction du Grand barrage de la renaissance (GERD) sur le fleuve.
L’Égypte et dans une certaine mesure le Soudan craignent que leur part naturelle d’eau du Nil ne soit compromise par le barrage, ce que l’Éthiopie nie.
Addis-Abeba affirme que le barrage est nécessaire pour combler son déficit énergétique et celui de la région.
« Une telle menace constitue une violation flagrante de la charte des Nations unies et de l’acte constitutif de l’Union africaine », a déclaré le ministère éthiopien dans un communiqué en réaction aux commentaires de M. Shoukry, que beaucoup à Addis-Abeba considèrent comme un appel tacite à la guerre.
Il s’agit également d’une violation claire de l’accord sur la déclaration de principes sur le GERD signé le 23 mars 2015 entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan, a ajouté le ministère.
L’Égypte, à son avis, « doit cesser ses déclarations insensibles et illégales ».
L’Éthiopie a appelé tous les acteurs concernés à prendre note de ce qu’elle a appelé de violation flagrante par l’Égypte des principes des relations internationales.
« Si elle est abordée de bonne foi et dans le plein respect des principes du droit international, une solution à l’amiable entre les trois pays est à portée de main dans le cadre des négociations menées sous les auspices de l’Union africaine », ont déclaré les autorités éthiopiennes.
« Une fois de plus, l’Éthiopie réitère ses appels aux parties pour qu’elles réengagent la plateforme de l’Union africaine et parviennent à une solution négociée sur le GERD. Pour sa part, l’Éthiopie reste attachée à un règlement gagnant-gagnant de cette question », indique encore le communiqué d’Addis-Abeba.
MG/abj/as/lb/ac/APA