Les Etats-Unis ont prolongé mercredi les sanctions financières imposées à des responsables et des entreprises publiques.
Le Zimbabwe reste sous sanction financière américaine et européenne. Ces restrictions qui durent depuis 20 ans touchent de hauts responsables du gouvernement zimbabwéen, des hommes politiques du parti au pouvoir et des entreprises publiques pour des violations présumées des droits de l’homme et pour corruption.
Depuis le 6 mars 2003, les Etats-Unis maintiennent une série de mesures financières à l’encontre de nombreux responsables zimbabwéens, dont le président Emmerson Mnangagwa et des généraux de l’armée, accusés d’étouffer l’espace démocratique dans ce pays d’Afrique australe et d’utiliser leur position pour manipuler les institutions publiques. Les sanctions financières ont été renouvelées chaque année au cours des 20 dernières années.
Dans un communiqué publié mercredi en fin de journée, le président Etats-Unis Joe Biden a déclaré qu’il avait décidé de prolonger les sanctions d’une année supplémentaire, invoquant l’absence de progrès en termes « d’actions et de politiques de certains membres du gouvernement du Zimbabwe et d’autres personnes visant à saper les processus ou les institutions démocratiques du Zimbabwe ».
« Le président Emmerson Mnangagwa n’a pas fait les réformes politiques et économiques nécessaires pouvant justifier la fin du programme de sanctions ciblées existant », a déclaré le dirigeant américain.
Il s’est dit préoccupé par le fait que les services de sécurité du gouvernement zimbabwéen ont continué à intimider régulièrement « et à réprimer violemment des citoyens, y compris des membres de partis politiques d’opposition, des syndicalistes et des journalistes ».
« L’absence de progrès sur les réformes les plus fondamentales nécessaires pour assurer l’état de droit, la gouvernance démocratique et la protection des droits de l’homme laisse les Zimbabwéens vulnérables à une répression continue et représente une menace permanente pour la paix et la sécurité dans la région ».
M. Biden a déclaré que les actions et les politiques de certains responsables du gouvernement zimbabwéen et d’autres personnes visant à saper les processus ou les institutions démocratiques du pays continuaient à « représenter une menace inhabituelle et extraordinaire pour la politique étrangère des Etats-Unis ».
« Par conséquent, j’ai déterminé qu’il était nécessaire de maintenir l’urgence nationale déclarée dans l’ordre exécutif 13288, tel qu’il a été modifié en ce qui concerne le Zimbabwe et de maintenir en vigueur les sanctions pour répondre à cette menace », a-t-il déclaré.
La dernière action des Etats-Unis est intervenue un jour après que l’Union européenne (UE) a prolongé les deux mesures de sanctions restantes contre le Zimbabwe.
Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, s’est inquiété mardi de l’absence de progrès dans la mise en œuvre des recommandations d’une commission d’enquête mise en place par Mnangagwa à la suite des violences post-électorales au cours desquelles des soldats ont tué six civils à Harare après le résultat contesté des élections de juillet 2018.
Il a déclaré qu’au vu de l’absence de progrès ainsi que d’autres « développements sont préoccupants du point de vue de la démocratie et de l’espace civique », l’UE prolongeait d’une année supplémentaire ses sanctions restantes contre le Zimbabwe.
Il a déclaré qu’en raison de l’absence de progrès ainsi que d’autres « développements préoccupants du point de vue de la démocratie et de l’espace civique », l’UE prolongeait d’un an ses sanctions restantes contre le Zimbabwe.
« Compte tenu de tout ce qui précède, dans sa révision des mesures restrictives pour 2023, l’UE a décidé de prolonger d’un an les deux mesures en place (à savoir : l’embargo sur les armes et le gel ciblé des avoirs à l’encontre d’une société, Zimbabwe Defense Industries) », a déclaré le fonctionnaire.
En réponse, les responsables zimbabwéens ont accusé les Etats-Unis d’un sinistre complot visant à influencer le résultat des élections générales prévues dans ce pays d’Afrique australe à la fin de l’année.
Dans un éditorial, le quotidien officiel Herald a accusé les Etats-Unis d’avoir « fait miroiter 37 millions de dollars pour parrainer l’opposition et les organisations non gouvernementales afin d’influencer les élections de cette année, qui se tiendront très probablement en août ».
JN/fss/cgd/APA