Auditionné par un juge d’instruction, Damana Pickass, le secrétaire général du parti de Laurent Gbagbo, a été « inculpé », ce vendredi 24 février 2023, et placé sous contrôle judiciaire mais mis en liberté provisoire.
Dans un communiqué, le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, retrace les faits incriminés, impliquant Damana Pickass et Ikpo Lagui, auditionnés ce vendredi par un juge du 10e cabinet d’instruction, à Cocody 7e tranche, dans l’Est d’Abidjan.
Député suppléant du PPA-CI à Yopougon, une commune populaire dans l’Ouest d’Abidjan, Ikpo Lagui, est peu connu de la scène politique ivoirienne. Très actif au sein de sa formation politique, il est l’un des dirigeants de la jeunesse du PPA-CI, le parti de Gbagbo, dans cette cité.
Selon le communiqué du procureur, dans la nuit du 20 au 21 avril 2021, le camp militaire du 2e bataillon projetable, situé à Anokoua Kouté dans la commune d’Abobo, dans le nord d’Abidjan, a essuyé des tirs nourris de plusieurs assaillants lourdement armés et les indices de l’enquête induisent qu’ils y ont joué un rôle.
« Les éléments de l’enquête laissant croire à l’implication des sieurs Damana Adia Pickass et Ikpo Lagui dans les faits poursuivis, ces derniers ont été convoqués par le magistrat instructeur pour être entendus », explique le procureur.
Il souligne qu’« en dépit de l’extrême gravité de ces faits, ils ont été inculpés, ce vendredi 24 février 2023, placés sous contrôle judiciaire et laissés en liberté provisoire ». Lors de leur audition, des militants du PPA-CI, mobilisés devant la Cellule spéciale d’enquête et de lutte contre le terrorisme ont été dispersés par les forces de l’ordre.
Le texte précise que le camp militaire du deuxième bataillon projetable, situé à Anokoua Kouté dans la commune d’Abobo, (nord d’Abidjan) a essuyé des tirs nourris de plusieurs assaillants lourdement armés dans la nuit du 20 au 21 avril 2021, aux environs d’une heure du matin.
Le procureur relève que le bilan de l’attaque fait état de trois décès et un blessé par balles; et l’enquête ouverte, a abouti à l’interpellation de 33 personnes, toutes inculpées et placées en détention préventive, Ensuite, « des interrogatoires et auditions de ces personnes, il ressort que cette attaque était le fruit d’une conspiration entre combattants ivoiriens et libériens ».
M. Damana Pickass qui s’était exilé au Ghana, pays voisin à la Côte d’Ivoire, à la suite de la grave crise postélectorale ivoirienne de 2010-2011, est rentré au pays à la faveur de la réconciliation nationale toujours en cours.
Me Guillaume Tapie, avocat de la défense, relate que « convoqués par la cellule de lutte contre le terrorisme, nous avons été reçus. Et, après les formalités, un chapelet de griefs pour lequel on l’a convoqué a été mentionné ».
Il s’agit de 1’atteintes à la sûreté de l’Etat, la participation à des activités de terrorisme, le blanchiment d’argent et de la détention d’armes, précise-t-il, tout en déclarant que « le secrétaire général du PPA-CI Damana Pickass ne se reconnaît pas dans ces actes »
« L’enquête suit son cours. L’essentiel est qu’il jouit de tous ses droits civiques et politiques. Il n’est pas seul, il est libre avec Ikpo Lagui à qui on reprochait les mêmes choses », a laissé entendre Me Tapie, avocat du PPA-CI.
AP/APA