Le colloque doit aboutir à une « Constitution qui résistera au temps et qui pourra être utile » à tous les Guinéens, selon le chef de l’Etat.
Le président de la transition, le colonel Mamadi Doumbouya a ouvert, ce mardi 21 février 2023, le Symposium sur le constitutionnalisme.
Cet événement qui se tient sur deux jours est une initiative du Conseil National de la Transition (CNT), l’organe législatif de la transition en Guinée.
« Le contexte de la refondation de l’Etat et de la rectification institutionnelle pousse, à travers ce symposium et le débat d’orientation constitutionnelle devant le suivre, à l’effort de trouver les mécanismes et règles constitutionnels permettant de rendre à la Guinée son destin de pionnier des indépendances, d’avant-garde de l’émancipation africaine », a indiqué Dansa Kourouma, président du CNT.
Il a expliqué que le symposium est l’étape d’éclairage conceptuel et académique du constituant qu’est le CNT par une expertise académique nationale et internationale, sur l’historique du constitutionnalisme guinéen, les choix en termes de politiques et de pratiques constitutionnelles, les relations entre les pouvoirs et le mécanisme de dévolution du pouvoir.
« Le symposium, dont nous ouvrons les travaux, constitue une étape, pour chaque conseiller national, de se livrer à une introspection profonde, lui permettant d’apprécier son arrimage à l’esprit et à tout le contenu de notre mission républicaine, conformément aux dispositions de la Charte de la transition », a poursuivi Dansa Kourouma, président du CNT.
En Guinée, la Constitution de 2020 a été dissoute par Mamadi Doumbouya le 5 septembre 2021, jour où il a renversé Alpha Condé réélu pour un troisième mandat à l’issue de la présidentielle d’octobre 2020.
Dans son premier discours, le colonel Doumbouya devenu président à la suite du coup d’Etat avait annoncé que les Guinéens vont réécrire une nouvelle loi fondamentale qui sera adoptée par référendum.
Devant les nombreux invités au symposium, le président de la transition a rappelé aux conseillers nationaux qu’il ne s’agit pas d’avoir « une Constitution mal ficelée qui va amener le pays à de nouvelles transitions ».
« Ce que nous ne voulons plus. Notre pays a besoin de la quiétude, pas que des périodes transitoires en permanence. Donc, il est question aujourd’hui de la Constitution. Il faut qu’on puisse réfléchir pour mettre en place une Constitution forte, adaptée à nos besoins et réalités », a indiqué Mamadi Doumbouya.
En septembre 2022, le cadre de dialogue institué par le gouvernement avait présenté au président Doumbouya les conclusions dudit dialogue. L’un point des points qui avait soulevé les débats était lié à la limitation d’âge des candidats à l’élection présidentielle à 80 ans.
« Ce texte ne doit pas être écrit sur mesure par ou pour une personne. La Constitution ne doit pas être faite sur mesure pour un parti politique ou pour une personne », a poursuivi le chef de la junte, affirmant : « Nous n’allons pas refaire une Constitution chaque dix ans. Nous allons écrire une Constitution qui résistera au temps et qui pourra être utile à nos enfants ».
Pour ce faire, il a demandé aux membres du Conseil National de la Transition (CNT) de Guinée de « réfléchir profondément et de faire une Constitution de façon honnête, entre vous et Dieu pour que nos enfants qui viendront, puissent en bénéficier ».
ASD/te/APA