L’auteur des propos blasphématoire à l’égard des musulmans maliens est toujours introuvable.
Le verdict est finalement tombé hier mardi 14 février. La justice malienne a délibéré sur l’affaire du mouvement « kamite » dans laquelle l’écrivain Doumbi Fakoly et cinq autres jeunes étaient inculpés pour « pour délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public ».
Au terme du procès, Doumbi Fakoly a été condamné à 12 mois de prison, dont 8 avec sursis après requalification des faits par le Tribunal en crimes à caractère religieux, conformément à l’article 58 du code pénale. A travers cette condamnation, Doumbi Fakoly devrait recouvrer la liberté très rapidement dans la mesure où il a été placé sous mandat de dépôt au mois de novembre dernier. Ses autres compagnons d’infortune comme le frère de l’auteur de l’ « acte blasphématoire », Salif Dembélé, Diakaridia Traoré alias « Manoko », Lamine Doumbia dit « Kolokoto », Aboubacar Keita et Naman Doumbia, ont été simplement relaxés par le jury.
Tout est parti lorsqu’un ressortissant malien du nom de Mamadou Dembélé (toujours introuvable) a tenu des propos jugés « blasphématoires » à l’égard des musulmans, après avoir proféré des injures à l’endroit du Coran et du Prophète Mohamed. Son acte a suscité de vives réactions au sein de la communauté musulmane. Par conséquent, le Procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako a ouvert une enquête contre le dénommé Mamadou Dembélé.
Par la suite, l’écrivain Doumbi Fakoly, l’un des doyens du mouvement « kamite » a apporté son soutien au concerné. C’est suite à cette réaction qu’il avait été interpellé en compagnie de 5 autres personnes pour « recel d’information » avant d’être placé sous mandat de dépôt. Un dossier visiblement accéléré en partie à cause de la mobilisation grandeur nature le vendredi 4 novembre pour condamner l’acte et demander l’implication de la justice.
Doumbi Fakoly est un écrivain-essayiste, auteur de plusieurs ouvrages. Né le 1er janvier 1944 à Kati et de nationalité malienne, il a vécu une bonne partie de son enfance à Dakar avant de partir en France où il a poursuivi ses études supérieures. Il est un grand admirateur de Marcus Garvey et du savant Cheikh Anta Diop qui ont inspiré sa carrière de figure majeure de la littérature panafricaine depuis 1983 date de son premier roman « Mort pour la France » aux Editions Karthala. Doumbi Fakoly préconise pour les Noirs une rupture avec les religions abrahamiques pour adhérer au kémitisme.
MD/ac/APA