Un tribunal nigérian a une nouvelle fois donné raison au leader du mouvement séparatiste Nnamdi Kanu, en demandant au gouvernement fédéral de le renvoyer au Kenya d’où il a été extradé, a appris APA mercredi.
Tout en confirmant une décision rendue au début du mois par une Cour d’appel, la Haute Cour nigériane a ordonné au gouvernement de verser 500 millions de nairas à titre de dommages et intérêts à M. Kanu pour ce qu’elle a qualifié d’enlèvement illégal et d’extradition du Kenya en juin 2021.
Kanu, fondateur du mouvement du Peuple indigène du Biafra (IPOB, sigle anglais) pour un Etat sécessionniste, a été acquitté et libéré au début du mois d’octobre.
Trois juges de la Cour d’appel ont estimé que son arrestation à l’étranger et son extradition pour un procès concernant sa campagne en faveur de la séparation des régions du sud-est du reste du Nigeria étaient illégales et ont décidé d’abandonner les charges et de le libérer.
Il avait été initialement inculpé de 15 chefs d’accusation de haute trahison et de terrorisme, dont huit ont été abandonnés avant le jugement. Il avait nié en bloc ces chefs d’accusation.
Le tribunal a fait droit à son appel, qui a été déposé et daté du 29 avril et marqué CA/ABJ/CR/625/2022 pour sa libération.
Nnamdi Kanu a été mis en examen pour la première fois le 23 décembre 2015, avant d’être libéré sous caution le 25 avril 2017.
La Cour d’appel a déclaré illégale et illicite l’extradition de M. Kanu du Kenya vers le Nigeria et a annulé l’ensemble des accusations de terrorisme portées contre lui par le gouvernement fédéral.
Après sa libération sous caution en 2017, M. Kanu avait fui le Nigeria pour se rendre au Kenya, d’où il avait été extradé en 2021.
Le tribunal a estimé que le gouvernement fédéral avait enfreint toutes les lois locales et internationales lors de l’extradition forcée de Kanu, rendant ainsi les accusations de terrorisme portées contre lui illégales.
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