La ville de la région du Sahel pourrait connaître un regain de violence après la libération de plusieurs dizaines de prisonniers par des jihadistes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique.
Sans surprise, le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Gsim) revendique l’attaque du 24 octobre dernier contre une base de l’armée burkinabè à Djibo. Le groupe jihadiste affirme, jeudi 27 octobre, dans sa revue hebdomadaire avoir tué plus de dix « tyrans » et fait « des dizaines de blessés ». L’État-major des armées a reconnu avoir perdu 10 militaires dans cette attaque, précisant que « les éléments du 14e régiment interarmes (RIA) ont vaillamment riposté aux assaillants venus en nombre important ».
Selon l’armée burkinabè, « 18 corps de terroristes ont été dénombrés au cours des opérations de ratissage ». Pertes sur lesquelles l’organisation jihadiste n’a pas communiqué, préférant mettre en avant la « libération de 67 prisonniers » qu’elle qualifie de « musulmans ordinaires ».
Une vidéo non encore authentifiée, diffusée jeudi 27 octobre, montre des hommes censés être les prisonniers libérés par l’aile burkinabè de l’alliance jihadiste née de la fusion de quatre organisations proches d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Les jihadistes ont assiégé la ville de Djibo depuis plusieurs mois, la rendant inaccessible par voie terrestre. Dernièrement, les convois de ravitaillement organisés par les autorités, pour assister les habitants coupés du reste du pays, ont été attaqués par les insurgés islamistes, occasionnant des morts parmi les forces de sécurité et des civils.
Le 26 septembre dernier, un convoi d’approvisionnement à destination de Djibo est tombé dans une embuscade jihadiste à hauteur du village de Gaskindé. Un bilan de l’armée faisait état de 37 morts dont 27 militaires et 10 civils dans cette attaque qui a précipité la chute du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, renversé vendredi 30 septembre par le capitaine Ibrahim Traoré alors qu’il venait de boucler huit mois à la tête de la transition après son coup d’État de janvier dernier contre Roch Marc Christian Kaboré.
AC/id/APA