Une intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Niger engendrerait l’instabilité dans de nombreux pays de la région, alerte le président turc.
Les voix s’élèvent de plus en plus pour alerter sur les « conséquences désastreuses » d’une intervention militaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel. Dans un entretien accordé, lundi, à certains médias, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a rejeté l’option militaire défendue par l’organisation communautaire.
« Je ne trouve pas juste la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest d’intervenir militairement au Niger. À la suite de cette décision, le Mali et le Burkina Faso ont également averti qu’une telle intervention militaire au Niger reviendrait à leur faire la guerre. Une intervention militaire au Niger signifierait que l’instabilité s’étendrait à de nombreux pays d’Afrique », a-t-il déclaré.
Niamey est l’un des partenaires privilégiés d’Ankara au Sahel. A son accession à la magistrature suprême, le président déchu Mohammed Bazoum s’était donné comme objectif de ramener la sécurité dans son pays en proie à l’insurrection jihadiste. Pour y parvenir, il avait notamment acheté des drones TB2 de l’entreprise turque BAYKAR.
« J’espère que la paix sociale et la stabilité seront rétablies au Niger dès que possible et que le peuple nigérien protégera la démocratie et organisera des élections dès que possible. En tant que Türkiye, nous continuerons à soutenir le peuple nigérien, un pays ami et frère », a-t-il promis.
Le 26 juillet dernier, la garde présidentielle nigérienne a mis fin aux fonctions du président Bazoum et s’est emparée du pouvoir. Depuis, l’idée d’un rétablissement par la force du successeur de Mahamadou Issoufou est agitée par la Cédéao. Une date non divulguée de la probable intervention de la force communautaire a déjà été prise par les chefs d’Etats et de gouvernements de l’organisation régionale.
Dans une adresse à la nation tenue le samedi 19 août, le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani a mis en garde la Cédéao : « une attaque contre notre pays ne sera pas une promenade de santé », a-t-il averti.
ARD/ac/APA